Peu de voitures furent lancées avec autant d’effervescence et d’enthousiasme que l'Edsel. Elle attira des foules énormes, mais ne réussit à trouver que peu d’acheteurs.
Ford du Canada prit une décision judicieuse en confiant l'Edsel aux concessionnaires Ford existants. En rétrospective, ce fut beaucoup plus sage que d’implanter un réseau de concessionnaires entièrement nouveau comme ce fut le cas du côté américain.
Les voitures Edsel étaient fabriquées par la chaîne de montage de Ford située à Oakville, comme c'était le cas des Fords, des Meteors, des Mercury et des Monarch. Ce large éventail entraîna certains problèmes de production, qui furent cependant atténués par le nombre limité de modèles Edsel. Seuls les berlines et les modèles à toit amovible de Ranger et de Pacer, plus petits et moins dispendieux, étaient fabriqués ici. Les décapotables, les familiales et les modèles Corsair et Citation, plus gros et luxueux, devaient être importés des États-Unis.
Le fait de limiter les couleurs de certains composants permettra de réaliser des économies d’échelle. Par exemple, le volant et la console de toutes les Edsel fabriquées au Canada ne sont offerts qu'en blanc.
En 1959, les berlines Ranger et Corsair ainsi que les modèles à toit amovible continueront d’être construits au Canada. C'est à la fin de cette année-modèle que la production d’Edsel prit fin au Canada. Quelques rares Edsel furent importées en 1960. Même les catalogues Edsel 1960 furent importés au lieu d’être imprimés ici.
La section précédente explique que la Monarch, qui n'avait pas été produite en 1958, refit son apparition en 1959. Cette année-là, ses ventes s'élevèrent au double de celles de l'Edsel, confirmant que Ford du Canada avait pris la bonne décision.